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"…St Benoît de Nurcie a proposé que ses moines vivent en communauté, alliant la prière et la lecture au travail manuel (‘‘Ora et labora’’). Cette introduction du travail manuel, imprégné de sens spirituel, était révolutionnaire. On a appris à chercher la maturation et la sanctification dans la compénétration du recueillement et du travail. Cette manière de vivre le travail nous rend plus attentifs et plus respectueux de l’environnement, elle imprègne de saine sobriété notre relation au monde."

Pape François, "Laudato si" n° 127, juin 2015

 

 Le travail monastique à l'Abbaye de Sept-Fons

Gravure ancienne Sept-Fons

Gravure ancienne

Boîte ancienne de la Germalyne années 1930
Ancienne boîte de la Germalyne (1930)

Bâtiment de stockage du Moulin de la Trappe

 Bâtiment de stockage

Fabrication de la confiture de Sept-Fons

Fabrication de la confiture de Sept-Fons

 

L’abbaye Cistercienne Trappiste Notre-Dame de Sept-Fons a été fondée en 1132 par l’Abbaye de Fontenay, elle-même fille de Clairvaux, fille de Cîteaux. Sept-Fons sort de l’anonymat vers 1656, grâce à la réforme introduite par son abbé, le jeune Dom Eustache de Beaufort, et connaît alors une de ses périodes les plus florissantes, comptant jusqu’à 150 moines. Ses bâtiments actuels, aux toits mansardés et harmonieux, datent de la veille de la Révolution française. En 1791, les moines sont expulsés et l’abbaye est vendue comme bien national.
 
Après un long exode, les moines sont obligés de racheter leur propre abbaye. Ils y reprennent la vie monastique en 1845. De 1899 à 1935, sous l’abbatiat de Dom Chautard, Sept-Fons fonde plusieurs monastères de par le monde et lutte pour sa propre survie économique en lançant la Germalyne®, point de départ de gamme GERMA®.

Aujourd’hui, l’Abbaye de Sept-Fons compte plus de 80 membres, dont de nombreux jeunes venant des quatre coins du monde. Fidèles à la règle de S. Benoît, ils s’efforcent de maintenir l’équilibre entre la prière, l’étude et le travail, notamment le travail manuel. Tandis que la culture céréalière est exclusivement orientée vers l’alimentation de leur troupeau de vaches laitières, les récoltes issues de leurs verger, jardin potager et rucher couvrent à peine les besoins internes de la communauté. Aussi les moines ne peuvent-ils se contenter de l’agriculture pour vivre.

C’est pourquoi l’économie du monastère est fondée sur l’activité du MOULIN DE LA TRAPPE, entièrement dirigé par les moines. L’abbaye est équipée d’une usine agro-alimentaire (moulin, atelier confitures, bâtiment de stockage et d’expéditions). Depuis 1930, le produit phare est la Germalyne Tradition, point de départ de toute une gamme de produits naturels fabriqués ou conditionnés au monastère. Quelques autres produits, élaborés par les moines, sont fabriqués à l’extérieur ou par leurs frères de Novy-Dvur.

Les moines espèrent vous compter au nombre de leurs fidèles clients. Aussi vous invitent-ils à découvrir toute leur gamme.
 

Gravure ancienne Sept-Fons
Moines à la moisson vers 1930

 

Récolte au jardin potagerTravail au jardin

Salle d'emballage pour la Germalyne

Salle d'emballage de la Germalyne

Fabrication de Germaforme

Fabrication de Germaforme

 

 Habite la terre et reste fidèle

une réflexion sur la nature du travail monastique à Sept-Fons

par Dom Patrick Olive, père abbé de Sept-Fons

 

L'Abbaye de Sept-Fons vue depuis les champs de blé Vue de l'Abbaye depuis les champs

Brasserie de l'Abbaye de Sept-Fons Brasserie de Sept-Fons

Moulin de l'Abbaye de Sept-Fons vers 1880

 Moulin de Sept-Fons vers 1880 toujours utilisé aujourd'hui !

Frère Rémy à la traite

Frère Rémy à la traite

La moisson à l'époque de la création de la Germalyne

Vergers de l'Abbaye au printemps

Jardin potagerJardin potager

 

Dès leurs origines et pour être fidèles à la Règle de saint Benoît (ch.48), les cisterciens ont voulu travailler les terres qu’ils habitaient et ils ont su créer des conditions nécessaires pour y parvenir (institution des convers, création de granges etc…), ils nous ont ainsi donné des indications utiles pour orienter tant notre réflexion que notre action aujourd’hui.

 

Les premiers donateurs, lors de la fondation de l’abbaye de Sept-Fons (1132), furent généreux à peu de frais et les terres où s’installa le monastère étaient principalement des marécages et d’anciens bras de la Loire surtout faits de sable. Les moines ont, au cours des siècles, amandé ces terres et ils ont aussi arrondi leur propriété en y adjoignant des sols plus riches et plus fertiles. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, ils vécurent exclusivement de l’agriculture et de l’élevage et, à partir de 1850 environ, ils passèrent pour des « fermiers modèles », réputation (en partie justifiée) qu’ils gardèrent pendant plus d’un siècle.

 

Ils durent cependant, durant cette même période, adjoindre à l’agriculture (culture proprement dite, élevage, verger et potager) une autre activité de type artisanal (et presque industriel) pour assurer à la communauté des revenus suffisants. Ce furent d’abord une Brasserie (échec retentissant et coûteux), un moulin à grain, puis la Germalyne (transformation du germe de blé) et ses dérivés, et enfin la confiture.

 

Cependant l’activité agricole n’a pas cessé et on continue encore aujourd’hui à cultiver les terres pour en vendre le produit ou pour la consommation de l’élevage laitier dont le produit est transformé en fromage par un artisan des environs.

 

Cette histoire et son évolution n’ont pas été la réponse à une réflexion théorique sur les rapports des moines et de leur environnement mais plutôt une sorte de pragmatisme, une réaction de bon sens (ou qui se croyait telle, dans certain cas) pour faire face à une situation très prosaïque : faire vivre une communauté nombreuse d’hommes qui avaient choisi un certain mode de vie et souhaitaient y reste fidèles.

Pendant longtemps, et de manière bien documentée à partir de la deuxième moitié du XIXème, le fait de travailler la terre a fait « naturellement » partie de la vie des moines de Sept-Fons. Ils étaient nombreux (presque une centaine) et fournissaient donc un personnel disponible pour des travaux souvent pénibles et fastidieux (fenaison, démariage des betteraves, récolte des pommes de terre etc… toujours effectués, à l’époque, en habits de laine), surtout avant l’apparition de la mécanisation et même après. Ils employaient aussi de nombreux hommes des alentours (jusqu’à une trentaine).

 

Ces travaux marquaient le rythme des jours et des saisons à la façon dont en parle saint Benoît (ch.48). Les moines ressemblaient ainsi à leurs voisins paysans et on peut espérer qu’ils puisaient, dans ce rythme proche de la terre, une sagesse, un calme et une réelle capacité d’adaptation qui leur était ensuite bien utile dans leur vie quotidienne en communauté.

 

Lorsqu’il apparut clairement qu’on ne pourrait plus vivre principalement de ce travail de la terre, se posa le problème de savoir comment on allait s’adapter. A Sept-Fons, la réponse fut tâtonnante et, au début, très insatisfaisante (expérience ratée de la brasserie). Le Moulin à grains, qui travaillait pour tous les environs constitua une réponse plus satisfaisante et une sorte de compromis entre agriculture et artisanat. Il ne constituait cependant pas une réponse suffisante et il fallut chercher ailleurs.

 

En 1930, la création de la Germalyne (germe de blé stabilisé) et sa commercialisation furent la réponse « providentielle » à cette situation. On était au début de la découverte des « vertus « des vitamines et, après avoir réussi à stabiliser le germe de blé, riche sur ce point, en conservant ses vertus, on améliora peu à peu le processus puis, vers les années 70, alors que la concurrence dans ce domaine devenait féroce, commença la diversification : germe chocolaté, puis adjoint à d’autres plantes et enfin, dans un autre registre création de confitures. Au cours du temps, la fabrication s’est transformée et amplifiée mais elle reste une activité semi-artisanale, toujours liée aux produits de la terre qu’elle utilise exclusivement et elle permet à la communauté de vivre.

 

Même si elle ne se posait pas au départ, la question de savoir si on allait se consacrer exclusivement à cette activité a fini par devenir réelle. D’une part la diminution du nombre des moines, d’autre part les aléas de la rentabilité tant de l’agriculture que de l’élevage, même laitier, obligeaient à des révisions qui pouvaient être déchirantes !

 

Pourtant, un fond de bon sens paysan demeuré malgré tout ou une réaction de « santé monastique » (ou les deux ?) nous conduisirent au choix de garder l’activité agricole et l’élevage (et aussi les vergers et le potager). Le renouveau des vocations vint donner du poids à ce choix assez hasardeux à son début, car il apparut très tôt que des jeunes frères trouvaient bien leur place dans ce type de travail.

 

Ces quelques notes montrent à quel point notre rapport à la terre est prosaïque et relève plus de choix pratiques que de réflexions théoriques. Il est certain, en particulier, que notre environnement très largement dégradé (une carrière de sable, un axe routier majeur, une usine de fabrication automobile) nous a rendus sensibles à la nécessité de garder un rapport équilibré avec la nature, en particulier dans le travail. Nous avons conscience qu’il s’agit là d’un enjeu assez fragile et toujours à rééquilibrer mais nous en percevons aussi les bienfaits dans notre quotidien et nous sommes généralement d’accord pour en assumer le prix, il n’est pas évident aujourd’hui, en effet, d’équilibrer le budget d’une communauté qui tient à garder une activité agricole et il faut avoir assez de frères capables de l’assumer.

 

Sept-Fons, juillet 2013